Saint Paul porteur de l’Évangile
Équipe FranceLe Ressuscité annonce aux disciples la venue de l’Esprit-Saint, pour qu’ils soient ses témoins « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). A leur suite, à nous aussi, est confiée la mission de porter l’Evangile à tous nos frères et sœurs humains. Cela ne va pas de soi. Comment faire ? Que dire ? Prions avec Saint Paul tout au long de ce mois de décembre « pour que les personnes engagées au service de l’intelligence de la foi trouvent un langage pour aujourd’hui dans le dialogue avec les cultures. »
La lumière qui saisit Paul sur le chemin de Damas est celle du Christ ressuscité. Une lumière qui le remplit de joie et qui réoriente toute sa vie. Ceux et celles qui sont déjà disciples lui font connaître le Christ, le bien qu’il faisait en guérissant, le Royaume dont il parlait en paraboles. Paul devient porteur de l’Évangile.
Jésus lui-même, déjà, parcourait la Galilée : il ne restait pas longtemps au même endroit, il sortait à la rencontre des gens, avec qui il entrait en conversation, et pour les guérir et les consoler. Paul, à son tour, part en voyage, et parcourt une bonne partie de l’empire romain, grâce à l’excellent réseau des routes romaines. Il passe à l’ile de Chypre, puis traverse l’Asie mineure, l’actuelle Turquie ; un autre voyage l’emmène en Grèce, jusqu’à Athènes et Corinthe ; et il voyagera par la mer jusqu’à Rome.
Dans les villes romaines, petites ou grandes, où il arrive, il vit de l’hospitalité, et parfois il reste plus longtemps et il travaille. Il a ainsi le temps de rencontrer et de faire connaissance avec beaucoup de gens, juifs comme lui ou non, des gens très différents : un magicien, un proconsul romain à Chypre, une grande dame marchande de pourpre à Philippes, des philosophes à Athènes, des gens de petite condition, des prostituées à Corinthe…
Avec les uns et les autres, il apprend à parler leur langue, à comprendre leur condition et leur mentalité, à percevoir leurs attentes et leurs espérances. Paul accepte ainsi d’être confronté aux différentes cultures et attitudes religieuses vivantes en tant de gens différents. Par les conversations de tous les jours, mais aussi par les discours qu’on l’invite à prononcer à la synagogue ou sur la place publique, Paul fait connaître le Christ : comment la foi au Christ ouvre la liberté de chacun, comment l’amour du prochain est au coeur de son message, et aussi quelle est cette sagesse paradoxale du service du prochain jusqu’à donner sa vie pour ses amis.
Car pour Paul, le mystère du Christ, c’est ce mystère « que Dieu n’a pas fait connaître aux hommes des générations passées comme il l’a révélé maintenant par l’Esprit : que les nations sont associées à la promesse de Dieu, en Jésus-Christ, par le moyen de l’Évangile » (Lettre aux Éphésiens 2,5-6).
Pas 1 – « Nous sommes des hommes comme vous »
A Lystres, voyant la foi et l’attente d’un infirme de naissance, Paul l’appelle d’une voix forte à se mettre droit sur ses pieds. A la vue du miracle, la foule imagine que Paul et Barnabé sont des dieux venus vers eux, et se mettent à les adorer. Réaction de Paul : « Nous sommes des hommes comme vous ; tournez-vous vers le Dieu vivant ! » (Livre des Actes des Apôtres 14,15)
Pour trouver le langage qui convient dans le dialogue avec nos contemporains, reconnaissons d’abord notre commune humanité. Essayons de percevoir intérieurement ce qu’ils vivent, ressentent, souffrent, ce dont ils se réjouissent.

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Éclaire en moi, Seigneur, mes qualités à la rencontre des autres différents, que je te rende grâce. Fais-leur porter des fruits de joie et de paix.
Pas 2 – « Dieu nous appelait à y annoncer la Bonne Nouvelle »
Alors qu’ils pensaient continuer leur voyage en Asie Mineure, Paul et Silas sont guidés par l’Esprit-Saint à traverser la mer et à entrer en Grèce. « Dieu nous appelait à y annoncer la Bonne Nouvelle » (Livre des Actes des Apôtres 6, 10). C’est un monde nouveau qui s’ouvre à eux, une autre langue, des coutumes différentes. C’est dans la ville de Philippes que Paul et Silas vont rencontrer Lydie, la marchande de pourpre, qui, devenue chrétienne, va beaucoup les aider de ses biens.
Diverses occasions nous font rencontrer des personnes de culture différente de la nôtre, qui parlent parfois une autre langue. Il faut trouver des « trucs » pour communiquer ! Mais, parmi ces personnes, il y a sûrement de futurs amis.

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Déploie mon inventivité, Seigneur, lorsqu’il m’arrive de rencontrer des personnes que je ne connais pas. Aide-moi à trouver la joie de temps d’échange et d’amitié.
Pas 3 – « Le dieu que vous vénérez sans le connaître »
Athènes, la ville de grande culture, la ville des philosophes. Paul est sidéré de voir le nombre de dieux dont les statues décorent les places publiques et les rues. Jusqu’à ce qu’il en découvre un autel « Au dieu inconnu ». Lorsqu’il est invité à la réunion des philosophes, Paul va parler le langage des philosophes pour leur faire découvrir qui est ce dieu inconnu « Le dieu que vous vénérez sans le connaître » (Livre des Actes des Apôtres 17, 23) : le Créateur du ciel et de la terre, qui a ressuscité Jésus d’entre les morts.
Ceux et celles qui habitent nos villes et nos campagnes ont tous leur « philosophie » : ils ont leur idée sur Dieu, sur la justice, même si cela est caché au fond de leur coeur, dans le secret de leur vie. Avec respect et tact, nous pouvons découvrir avec eux ce « dieu inconnu ».
Comme Jésus avec la Samaritaine, donne-moi, Seigneur, respect et tact pour mes conversations avec des gens de culture et de religion différentes. Que ton Esprit guide nos échanges.
P. Jean-Marie Carrière sj, pour l’Equipe France