Shitao, peintre chinois
Anne, Equipe France









Shitao a vécu en Chine au 17ème siècle. Fils de prince, il avait 3 ans quand sa famille a été massacrée. Sauvé par un domestique, il a été élevé par des moines et est devenu moine. Comme tout lettré il est peintre, poète, calligraphe, philosophe. Au cours de sa vie, il s’est déplacé dans plusieurs régions de Chine. Sa vie errante lui a permis de rencontrer d’autres artistes. Lui-même a eu de nombreux disciples. Sa vie d’artiste fut une constante recherche sur les problèmes techniques, le mystère de la création artistique, la place de l’homme dans l’univers. Il a écrit les Propos sur la peinture du moine citrouille-amère.
On voit souvent des poèmes calligraphiés dans les peintures chinoises. Un ancien dicton dit que peinture et calligraphie naissent de la même source. Cette source est le souffle qui anime l’univers, à la fois essence originelle et transformation continue. En traçant un trait, le peintre ne représente pas ce qu’il voit, il entre en communion avec le monde et cherche à raviver le souffle, souffle qui guide son geste et sa main.
Dans les peintures de Shitao on voit différents éléments (rochers, arbres, fleurs, eau, montagne …). Il y a aussi beaucoup de surface vide. C’est là que circule le souffle, promesse de devenir. Pour le lettré chinois, l’encre et le pinceau sont des trésors : l’encre incarne une nature en devenir et le pinceau l’esprit de l’artiste qui révèlera cette nature. Sur le papier le paysage n’est pas une simple représentation, il fait apparaître la présence du souffle.
En contemplant ces œuvres de Shitao, nous pouvons prier pour les catholiques chinois enracinés dans leur foi en Christ et dans une tradition millénaire. Cette tradition inspire encore de nombreux artistes contemporains en orient et en occident, par exemple Bendu (Benoit Vermander sj) dont nous pouvons contempler les tableaux par ce lien
Anne, Equipe France