Snehasadan, « la maison où l’on est aimé »
Snehasadan, Afea, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Plus de 100 000 enfants vivent dans les rues de Bombay en Inde. L’ONG Snehasadan1 en Inde, soutenue notamment depuis la France par l’association AFEA2, vient en aide à ces enfants qui ont perdu tout repère et toute affection dans la violence des rues.
Beaucoup de ces enfants sont issus de familles disloquées par la pauvreté. Certains sont orphelins, d’autres se sont enfuis de chez eux pour survivre car ils étaient maltraités et abusés. La misère est la principale cause de leur fuite. La rue est devenue leur lieu de vie.
Des enfants en danger permanent, physiquement et moralement
Ces enfants sont livrés à eux-mêmes et vivent sans protection, sans soin, sans éducation, sans tendresse. Ils mangent ce qu’ils peuvent, mendient ou volent aux étalages, font de petits jobs. Sans affection et sans repères, ils sont la proie de tous les exploiteurs. Les abus sexuels sont fréquents ; les filles restent les plus vulnérables et vivent dans la peur du viol et de la prostitution.
Des maisons où retrouver stabilité et affection
L’ONG Snehasadan1 offre un foyer et un avenir à ces enfants des rues. Au cours des 58 dernières années, Snehasadan a fourni un abri à plus de 30 000 enfants.
L’objectif premier de Snehasadan est d’atteindre ces enfants sans-abri, de découvrir les raisons pour lesquelles ils sont dans la rue, de retrouver leurs familles et de les réunir avec leurs familles dans la mesure du possible. Lorsque le suivi des familles n’est pas possible ou que les enfants sont orphelins, Snehasadan devient leur foyer et leur fournit l’environnement nécessaire à une croissance et à un développement complet.
Snehasadan dispose de douze maisons, d’un foyer pour femmes et enfants en détresse, et de trois centres de contact dans les gares ferroviaires pour les personnels sociaux afin qu’ils puissent y travailler directement avec les enfants vulnérables qui y vivent. Il y a aussi un centre de crise pour les jeunes filles.
Ces maisons ont donné aux enfants une chance d’échapper à la vie dans la rue, d’avoir accès à un abri, à l’éducation et à un avenir, et surtout de trouver une famille.
Recréer comme une famille
Ces foyers, tenus par un couple de parents qui élèvent 20 à 30 enfants sans distinction de caste ni de religion, tentent de redonner une vie de famille à ces enfants abandonnés. La maman responsable reçoit un salaire tandis que le père conserve son travail à l’extérieur. L’objectif est de permettre aux enfants de se bâtir un avenir en retrouvant leur dignité.
Les enfants qui viennent à Snehasadan le font librement et peuvent repartir s’ils ne s’adaptent pas à cette vie.
L’éducation est l’échelle permettant aux défavorisés d’améliorer non seulement leur économie, mais aussi leur statut social. Par conséquent, toutes les possibilités sont offertes aux enfants pour bénéficier d’une éducation formelle ou non formelle. Des cours professionnels – ingénierie, soins infirmiers, techniciens de laboratoire, gestion, animation, formation des enseignants, etc – sont donnés à ceux qui en ont l’aptitude et l’inclination.
« La vie c’est la vie. Si j’existe c’est grâce à vous »
Amin Sheikh Amin est un enfant des rues. Il a témoigné de son parcours dans un livre3. Amin a vécu dans les gares de Bombay, sautant d’un train à l’autre, cherchant de quoi se nourrir, dormant sous la lumière protectrice d’un réverbère. Pour survivre et échapper aux dangers, Amin a tout fait : mendier, porter des bagages, cirer des chaussures, vendre des journaux… jusqu’à sa rencontre avec Sœur Séraphine, qui l’emmène à Snehasadan. C’est là, entouré d’une nouvelle famille et sous l’œil bienveillant du Père Placido, qu’Amin a repris confiance.
Il a écrit son autobiographie afin de témoigner de son expérience et de financer son grand projet : l’ouverture d’un café-bibliothèque solidaire qui offre un emploi aux jeunes issus de Snehasadan. Magnifique réussite puisque l’on vient de lui décerner le titre de « Meilleur restaurant de Bombay » !
Aujourd’hui Amin est l’heureux époux de Sarah, enseignante d’origine espagnole et sont parents d’un petit garçon Jaan.
A partir des sites de Snehasadan et de l’AFEA, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France
(3) « La vie c’est la vie, si j’existe c’est grâce à vous », livre récit disponible au siège de l’Association AFEA (15 euros + port).