« Toi, t’es un sage-homme »
Christophe Chaland, Le Pélerin
Un article paru dans Le Pèlerin du 10 juin 2021 nous donne le témoignage de Luc qui s’est laissé touché par le Cœur de Jésus.
Luc, 57 ans, ingénieur. Recueilli par Christophe Chaland. Illustration Johanne Licard.
Semaine après semaine, un sentiment pesait sur moi : « C’est le calme plat. Mon travail n’a pas d’intérêt ; mon engagement pour l’Église stagne. » Pourtant, j’ai une vie de famille heureuse : j’aime ma femme et elle m’aime. Et depuis une dizaine d’années, la pratique quotidienne de l’oraison – une forme de prière silencieuse – irrigue ma vie. Mais j’éprouvais un manque. J’ai la chance de bénéficier d’un accompagnement spirituel : j’ai pu exposer ce que je ressentais, relire ma vie. À quoi le Seigneur m’appelait-il donc ? Je connais bien mes limites ; je ne suis pas homme à me tenir dans les combats en première ligne, à me lancer dans de grands projets. Dans cet effort de discernement, ma vie au travail m’est apparue pas si banale que cela : un tel a des difficultés, un autre a perdu son père, observais-je…
Comment ma proximité avec Jésus, recherchée dans la prière, pouvait-elle « déteindre » dans ce milieu ? Je me trouvais à ce point de mes interrogations quand, voilà un an, passant dans une maison religieuse, mes yeux tombent sur des livrets de présentation du Réseau mondial de prière du pape(1). Je prends et lis : « Apôtre par la prière. » Je comprends : j’éprouve le manque de pouvoir me donner, et la prière est le lieu d’où je peux le faire. Quelle révélation ! Le livret présentait la brève prière quotidienne dite par les membres du réseau : « Père très bon… Unis mon cœur au cœur de ton fils Jésus… Que l’Esprit saint fasse de moi son ami et apôtre par la prière, disponible à sa mission… Je t’offre ma journée, ses joies et ses peines… » Dès lors, ma vie a été transformée. Cette prière jointe à mon oraison m’aide à vivre chaque petite chose en union de cœur avec le Seigneur. Au travail, j’ai commencé à recueillir ce qui pouvait être porté dans la prière : des relations crispées, la peine de l’un ou l’autre. « Seigneur, apaise. Seigneur, console cet homme qui a perdu son père. » Un jour, je me suis surpris à demander à un collègue : « Que puis-je faire pour toi ? » Mon poste a évolué vers plus de responsabilités. Récemment, un collègue m’a lancé : « Toi, t’es une sage-femme ; enfin, un sage-homme. Tu donnes la vie. » Ça m’a soufflé ! En aimant ceux que Jésus aime, je me sens plus proche de lui. Quelle joie !
1- Le Réseau de prière francophone propose un pèlerinage à Paray-le-Monial, du 1er au 3 octobre 2021. Renseignements : ici.
Article paru dans Le Pèlerin du 10 juin 2021.