Notre prière doit nous conduire à la vie. Lorsque nous prions, nous renforçons notre relation avec Jésus, nous relisons la vie avec les yeux de la foi et nous trouvons la paix dans nos soucis. Mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. Lorsque nous prions, nous sommes envoyés pour aider quelqu’un, pour pardonner ou accepter le pardon, pour partager ce que nous avons avec ceux qui en ont besoin, bref, pour être miséricordieux. La prière nous conduit à la mission. C’est ce que l’on retrouve, par exemple, dans les intentions mensuelles de prière du Pape dans lesquelles la prière nous mobilise pour les défis de l’humanité et la mission de l’Eglise.

Dans la prière, nous touchons la miséricorde de Dieu. Qu’est-ce que cela signifie ? Le mot « miséricorde », qui vient du latin, est composé de deux mots réunis : « misère » et « cœur ». Nous pouvons dire que la miséricorde est le sentiment par lequel la misère d’une personne touche le cœur d’une autre personne. C’est la façon dont Dieu aime et c’est la façon dont nous devons aimer les autres. Dans la prière, nous faisons l’expérience de l’étreinte de Dieu dans nos faiblesses, un Père qui nous accueille, nous pardonne et nous guérit. Mais dans la prière, nous éprouvons aussi le désir d’imiter cette façon d’aimer Dieu. Jésus dit à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6,36). Saint Augustin disait déjà que lorsque nous recevons la miséricorde de Dieu, nous devenons miséricordieux envers les autres. Pour ce grand saint de l’Église primitive, nous sommes appelés à être miséricordieux parce que la miséricorde a été utilisée en chacun de nous.

Origène, un auteur chrétien du début du christianisme, disait que Dieu envoie son Fils parce qu’il compatit avec l’humanité et qu’il s’apitoie sur sa souffrance. Jésus, image de Dieu, prend image humaine et devient l’un de nous par miséricorde. Ainsi, lorsque nous prions Jésus, nous sommes invités à faire de même, à prendre en charge les misères de nos frères et sœurs avec bonté et compassion. Saint Justin au II^e siècle, suivant cette même idée, soulignait le pouvoir de la prière dans les œuvres de miséricorde. Lorsque nous prions pour les justes et les injustes, nous obtenons la miséricorde du Christ et nous imitons sa manière de procéder.

Antonio S’Antana, directeur national Portugal du Réseau Mondial de Prière du Pape