Trois pas dans la bible
La compassion en action
Claire Jeanpierre, Réseau Mondial de Prière du Pape en France Prions afin que les personnes qui vivent en marge de la société, dans des conditions de vie inhumaines, ne soient pas oubliées par les institutions et ne soient jamais rejetées.
Lorsque l’on parcourt la Bible, on est frappé de la capacité de Jésus à compatir, à porter les souffrances des hommes et femmes de son temps : Jésus voit, Jésus entend, Jésus accueille, Jésus élève les humbles et les rejetés. Cette mission de compassion qu’il nous confie – « Va et toi aussi fais de même » Lc 10,37 -, comment la vivons-nous ? Laissons-nous interroger par sa Parole.
Premier pas : Compatir, un appel

« Un lépreux vient auprès de lui ; il le supplie et, tombant à ses genoux, lui dit : ‘’Si tu le veux, tu peux me purifier.‘’ Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : ‘’Je le veux, sois purifié.‘’ » (Marc 1, 40-41)
Jésus ne se ménage pas ; bien au contraire, il se laisse impliquer dans la douleur et dans le besoin des gens. Il va jusqu’à toucher au point de risquer sa vie. Cette compassion dont nous parle l’Évangile n’est pas le simple sentiment d’avoir pitié, c’est vraiment « pâtir avec », souffrir avec, éprouver dans son cœur et jusque dans sa chair.
Quels sentiments m’habitent lorsque je croise des personnes en marge (prostituées, sdf, drogués, …) ?
Quel regard est-ce que je porte sur les personnes exclues de la société, un regard habitué ? Un regard d’espérance ? Un regard de rejet ?
Quel désir m’habite pour ces personnes rencontrées ?
Deuxième pas : Une compassion en action

« Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : ‘’Fils de David, Jésus, prends pitié de moi !‘’ Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : ‘’Fils de David, prends pitié de moi !‘’ Jésus s’arrête et dit : ‘’Appelez-le.‘’ On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : ‘’Confiance, lève-toi ; il t’appelle.‘’ » (Marc 10, 46-49)
Cet homme, Bartimée, est marginalisé. Il se trouve aux portes de la ville ; il est aveugle et donc considéré comme impur, ne pouvant se mêler aux croyants sous peine de les souiller ; il mendie.
La foule le rabroue et tente de le faire taire. C’est une manière de lui dire : « Reste à la place que l’on t’a attribuée ». Jésus s’arrête. Mais au lieu de s’approcher de l’aveugle pour le guérir, il s’adresse à la foule et lui demande : « Appelez-le ». Jésus fait de la foule la médiatrice de son action. Ce qu’il veut dire, c’est : « Intéressez-vous à lui… »
Ai-je véritablement conscience que Dieu me confie mon frère ?
Quels petits pas, quels petits gestes suis-je prêt à faire pour les rejoindre ?
Troisième pas : Marie nous conduit vers nos frères

« Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. » (Luc 1, 51-53)
Le Cantique de Marie continue à parcourir l’Histoire parce que le Seigneur se souvient de la promesse faite à nos pères : celle d’élever les humbles et de nourrir les affamés. Marie nous donne la main et nous conduit vers nos frères pour vivre les béatitudes auxquelles le Christ nous appelle : bienheureux les artisans du royaume de Dieu.
En observant les événements du monde, est-ce que je me laisse piéger par le pessimisme ou, comme Marie, puis-je voir l’œuvre de Dieu qui, par la douceur et la petitesse, accomplit de grandes choses ?
Claire Jeanpierre, Réseau Mondial de Prière du Pape France