Trois pas dans la bible
pour découvrir la fraternité
Jean-Marie Dezon, prêtre du diocèse de Gap, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France Dans la Bible, la fraternité est l’objet d’un long apprentissage ; long, mais si nécessaire, et parfois si difficile. Car c’est un fait que l’histoire biblique en ses débuts est celle d’une fraternité brisée : jaloux, Caïn tue son frère Abel, et ne veut même pas savoir où il est (Genèse 4,9).
Si les patriarches offrent de beaux exemples de réconciliation entre frères (Genèse 33,4 ; 45,1-8), la mise en pratique de l’idéal de la fraternité se heurte néanmoins sans cesse à la dureté du cœur humain.
Et c’est bien pourquoi les sages de l’Ancien Testament vantent, à temps et à contretemps, la fraternité véritable. Selon eux, rien n’est plus douloureux que l’abandon des frères (Proverbes 19,7 ; Job 19,13) ; mais un vrai frère aime toujours, fut-ce dans l’adversité (Proverbes 17,17) ; on ne peut l’échanger contre de l’or.
Au long de son ministère public, Jésus a lui-même jeté les bases de la nouvelle communauté fraternelle : il a repris et perfectionné les commandements qui concernaient les relations entre frères (Matthieu 5,21-26). Ainsi chacun doit exercer son amour envers le plus petit de ses frères malheureux, car en eux c’est toujours le Christ qu’il rencontre (Matthieu 25,40).
Après la Résurrection, les disciples du Christ constituent entre eux une fraternité. Au sein de la communauté s’exerce l’amour, qui devient signe indispensable de l’amour envers Dieu, et qui témoigne déjà de la fraternité humaine en marche vers l’Homme nouveau espéré depuis les origines.
1er pas : Appelés à faire preuve de loyauté et miséricorde à l’égard de nos frères

« Ainsi parlait le Seigneur de l’univers : Prononcez des jugements véridiques, et que chacun use de loyauté et de miséricorde à l’égard de son frère. » (Zacharie 7,9)
Comme tous les prophètes de l’Ancien Testament, Zacharie (vers -520) est porteur de la Parole du Seigneur auprès de tout le peuple. Il dénonce les injustices et appelle à la droiture, exhortant à faire preuve de loyauté et de vérité à l’égard du frère, spécialement celui qui est le plus vulnérable, l’exclu, le méprisé, l’étranger.
Dans mes lieux de vie, quels sont les appels à la fraternité et à l’attention au plus pauvre auxquels je m’ouvre ? Et ceux auxquels je dois d’avantage consentir ?
2e pas : La joie de vivre en frères

« Oh ! Quel plaisir, quel bonheur de se trouver entre frères ! C’est comme l’huile qui parfume la tête, et descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le col de son vêtement. C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion. Là, le Seigneur a décidé de bénir : c’est la vie pour toujours ! » (Psaume 133)
Le psaume 133 fait partie des « Psaumes des Montées » (Psaumes 120 à 134), que les pèlerins priaient durant leur marche vers Jérusalem. Au fil des jours, et spécialement en arrivant aux portes de la Cité Sainte, ils disaient leur joie de vivre en frères, tous ensemble, et leur vœu de voir cette fraternité se poursuivre au long des jours ; expérience aussi douce qu’une huile parfumée, aussi bienfaisante qu’une rosée.
Quels sont les lieux, les temps ou les événements où je me rends proche de mes frères, spécialement des plus fragiles, de ceux qui se sentent trop souvent mis à l’écart ?
3e pas : Aimer en actes et dans la vérité

« Mes petits enfants, n’aimons pas en paroles et de langue, mais en actes et dans la vérité ; à cela nous reconnaîtrons que nous sommes de la vérité, et devant lui nous apaiserons notre cœur. » (1 Jean 3,18-19)
A l’heure du christianisme naissant, saint Jean, dans la première épître qui lui est attribuée, exhorte les fidèles du Christ. En les appelant mes petits enfants, il les encourage à mettre en œuvre leur charité fraternelle, à l’exemple du Seigneur. C’est par cet amour en actes, par cette charité sans détour que les chrétiens rendent témoignage à la Vérité.
Quelles sont mes joies ou mes peines, mes forces ou mes difficultés face aux appels à la fraternité ?
De quoi ai-je besoin pour pouvoir me faire davantage tout à tous ?
Comment l’Évangile m’aide-t-il à prendre de plus en plus résolument les chemins de l’attention aux autres, de la fraternité ?
Père Jean-Marie Dezon, diocèse de Gap, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France