Trois pas dans la bible
pour mieux se donner à la manière du Christ
Bénédicte Lamoureux, xavière, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France « Prions pour que les organisations et associations de promotion humaine trouvent des personnes désireuses de s’engager pour le bien commun et recherchent des modalités de collaboration toujours nouvelles au niveau international. »
La bible est remplie d’histoires d’amour et de haine, de fraternité et de rencontres plus ou moins heureuses. Sans cesse la parole de Dieu nous invite à aller plus loin dans l’amour du prochain, l’accueil de l’autre, de l’étranger, de la veuve et de l’orphelin. Dans l’Ancien Testament, des prophètes ont parlé. Ils ont annoncé un monde nouveau transformé par l’Amour de Dieu et dénoncé les errances loin de la volonté de Dieu. Le Nouveau Testament nous demande non seulement de dépasser la loi du Talion mais d’aller jusqu’à aimer nos ennemis : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent… » (Mt 5, 44-45)
Le monde dans lequel nous vivons nous montre bien des différences entre les pays et entre les hommes pourtant tous créatures de Dieu. Les inégalités sont flagrantes – niveau de vie, répartition des richesses, de l’eau et de la nourriture, du travail, et même climat -. Qui est notre prochain ? Quelle valeur a-t-il pour nous ? Comment l’aimons-nous ? A l’heure des crises multiples dans notre monde et dans notre Église il est urgent de nous interroger. Partageons-nous suffisamment notre « bien commun » ?
Jésus nous a ouvert le chemin. Au long de l’évangile il nous apprend comment aimer notre prochain, comment prendre soin de lui. Aimer Dieu et notre prochain est plus important que tous les sacrifices et offrandes que nous pourrions faire. Il n’existe pas d’amour fraternel réel sans justice.
Dans notre Église, de nombreuses encycliques sociales, – Popularum Progressio, Laudato Si, Fratelli Tutti -, ont réfléchi à cette question de la solidarité entre les hommes et tenté de développer cet amour du prochain sous différentes formes. De nombreuses organisations humanitaires s’inspirent de l’évangile et de ces encycliques pour œuvrer auprès des autres, spécialement les plus démunis.
Premier pas avec Moïse

« Le Seigneur dit : ‘’J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. [ …] Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens. Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël.’’ Moïse dit à Dieu : ‘’Qui suis-je pour aller trouver Pharaon, et pour faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ?’’ Dieu lui répondit : ‘’Je suis avec toi.’’ » (Exode ; 3 7-12)
Pendant les longues années d’esclavage en Égypte, les Israéliens ont souffert. Mais Dieu n’est pas resté indifférent aux souffrances de son peuple. Pourtant il ne s’est pas contenté de prendre connaissance de leurs douleurs (v.7). Il ajoute : « Je suis descendu pour le délivrer ». Et Dieu décide d’envoyer Moïse, en le soutenant lui aussi : « Je suis avec toi ».
Je regarde ce peuple en souffrance et je regarde Moise, je le sens découvrir sa mission en écoutant profondément la voix de Dieu en lui. Il ose partir !
Et moi suis-je sensible à une population particulière ? Que puis-je faire pour eux ?
Le Seigneur m’envoie comme une invitation pour ouvrir mon oreille et mon cœur à la misère de quelqu’un, ou à prier pour un peuple, un pays.
Les organisations internationales sont là pour les aider, elles se donnent et elles souffrent ; je rends grâce et les confie à Dieu.
Deuxième pas avec le Bon Samaritain

« Jésus reprit la parole : ‘’Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’ Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ?’’ Le docteur de la Loi répondit : ‘’Celui qui a fait preuve de pitié envers lui.’’ Jésus lui dit : ‘’Va, et toi aussi, fais de même.’’ » (Luc 10 ; 30-37)
Écoutons Jésus nous racontant ce récit du « prendre soin » par excellence. Nous avons tous des exemples positifs et négatifs dans la tête et le cœur.
Et moi ? Si aujourd’hui je me mettais dans la peau du malheureux jeté à terre et roué de coups ? Puis-je réellement continuer à passer mon chemin devant ceux et celles qui mendient à ma porte ?
De qui suis-je le prochain ? Qui est le prochain pour moi ?
Quelle petite décision puis-je prendre ?
Troisième pas avec Jésus lui-même

« Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : ‘’Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. Amen, amen, je vous le dis : un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites.’’ » (Jean 13 ; 12-17)
Jésus est au seuil de sa passion. Il va être livré, condamné et crucifié. Mais il prend la décision de se donner librement au monde entier par amour. Il nous laisse ce geste magnifique du service avant de rompre le pain et le vin afin que nous le refassions « en mémoire de lui ».
Et moi, de quoi, de qui fais je mémoire lorsque je rends service ? Lorsque je vais à la messe ?
Qui est le Maitre et le Seigneur de ma vie ?
Bénédicte Lamoureux, Xavière, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France