Trois pas dans la Bible pour prier pour le Pape et son ministère

novembre 2023

Prions pour le Pape, afin que, dans l’exercice de sa mission, il continue à accompagner dans la foi le troupeau qui lui est confié, avec l’aide de l’Esprit Saint.

Vicaire du Christ ou évêque de Rome, ils sont nombreux les titres qui peuvent désigner celui qui signe parfois ses écrits du terme : « Serviteur des serviteurs du Christ ».

Cette pluralité dit à l’évidence quelque chose de la représentation que chacun de nous se fait du ministère du successeur de Pierre. Elle dit aussi l’étendue, la diversité, la lourdeur du ministère pétrinien. Avoir la charge de la fidélité dans une tradition reçue des apôtres et faire que l’Évangile soit accueilli par les femmes et les hommes de notre temps, être garant et facteur d’unité en entendant la diversité des sensibilités, des approches théologiques, permettre à la barque de Pierre de tenir le cap alors que les tempêtes ne sont pas apaisées… Que ceci doit être difficile, pesant et tout à la fois magnifique et stimulant.

Entendons avec un cœur large et généreux l’invitation à prier pour celui qui a, pour ceux qui auront, à exercer cette tâche. Osons aussi le confier, les confier, dans la communion des saints, à la prière de ceux qui l’ont déjà exercée.

Pas 1 – Une mission confiée dans la foi

Jésus se rendit dans le territoire de Césarée de Philippe. Il demanda à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Certains disent que tu es Jean le baptiste, d’autres que tu es Élie, et d’autres encore que tu es Jérémie ou un autre des prophètes. » « Et vous, leur demanda Jésus, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Simon Pierre répondit : « Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant ! » Jésus lui dit : « Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car tu n’as pas découvert cela de toi-même, mais c’est mon Père qui est dans les cieux qui te l’a révélé. Eh bien, moi, je te le déclare, tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Matthieu 16, 13-18a (Trad. Nouvelle Bible en français courant)

Au chapitre 14 de Matthieu, la foi de Pierre est mise à l’épreuve ; il est près de couler et doit appeler Jésus à son aide. Quelques versets plus loin, après avoir guéri des malades, accueilli la foi d’une femme étrangère, nourri les foules, Jésus va confier à Pierre la mission que ses successeurs s’efforcent encore à exercer aujourd’hui.

Jésus connaît les manques de celui à qui il confie la mission terrible d’être le roc sur lequel la communauté des croyants va s’appuyer. Prenons le temps d’entendre à la lecture du texte que ce n’est pas sur un mérite personnel que Jésus confie à Pierre sa mission mais après qu’il ait entendu la foi de celui-ci.

Entendons aussi le dernier verset de ce passage, Pierre est le roc mais c’est le Christ qui bâtit.

Et moi aujourd’hui, oserais-je prendre à mon compte « la confession de Pierre » ?

Quelle est ma communion, ma solidarité, dans la prière et dans les actes, avec celui qui a le courage d’accepter d’être le roc, d’être la fondation de l’Église, de porter ses frères dans la charité et l’unité ?

Pas 2 – Une docilité à l’Esprit et une écoute de l’autre, constitutives de la mission reçue

Après le repas, Jésus demanda à Simon Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » – « Oui, Seigneur, répondit-il, tu sais que je t’aime. » Jésus lui dit : « Prends soin de mes agneaux. »
Puis il lui demanda une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » – « Oui, Seigneur, répondit-il, tu sais que je t’aime. » Jésus lui dit : « Prends soin de mes brebis. »
Puis il lui demanda une troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut attristé de ce que Jésus lui avait demandé pour la troisième fois : « M’aimes-tu ? » et il lui répondit : « Seigneur, tu sais tout ; tu sais que je t’aime ! » Jésus lui dit : « Prends soin de mes brebis. Oui, je te le déclare, c’est la vérité : quand tu étais jeune, tu attachais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre attachera ta ceinture et te mènera où tu ne voudras pas aller. » Jean 21, 15-18 (Trad. La Bible en français courant)

Jésus est là sur la grève ; il prépare le repas pour les disciples encore sur la barque et qui ramènent des filets vides. Au verset 7 de ce chapitre, c’est Jean qui a murmuré à l’oreille de Pierre : « C’est le Seigneur ». Pierre a entendu ces paroles et grâce à elles il a pu reconnaître Jésus.

Prenons le temps d’entendre ce dialogue et de goûter combien l’amour porté au Christ est indissociable de la confirmation de la mission confiée à Pierre. Celle-ci va nécessiter un abandon de sa volonté propre, une docilité à l’action de l’Esprit.

Et moi aujourd’hui, est-ce que je reçois comme un signe de l’Esprit les chemins ouverts pas les successeurs de Pierre ?

Quelle écoute est-ce que j’espère de la part des successeurs de Pierre concernant « les bruits du monde » ?

Comment alors, en allant de l’évêque de Rome à mes compagnons de route au quotidien, est-ce que j’accueille dans la foi la parole de mes frères ? Comment est-ce que je me laisse déplacer afin de mieux répondre à l’appel du Christ ?

3 – Discerner ce qui est bon pour l’autre et le réaliser

A Gabaon, le Seigneur apparut à Salomon, la nuit, dans un rêve ; Dieu lui dit : « Demande ! Que puis-je te donner ? » Salomon répondit : « Tu as traité ton serviteur David, mon père, avec une grande fidélité parce qu’il a marché devant toi avec loyauté, justice et droiture de cœur à ton égard, tu lui as gardé cette grande fidélité en lui donnant un fils qui siège aujourd’hui sur son trône. Maintenant, Seigneur, mon Dieu, c’est toi qui fais régner ton serviteur à la place de David, mon père, moi qui ne suis qu’un tout jeune homme, et ne sais comment gouverner. Ton serviteur se trouve au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, peuple si nombreux qu’on ne peut ni le compter ni le dénombrer à cause de sa multitude. Il te faudra donner à ton serviteur un cœur qui ait de l’entendement pour gouverner ton peuple, pour discerner le bien du mal ; qui, en effet, serait capable de gouverner ton peuple, ce peuple si important ? »
Cette demande de Salomon plut au Seigneur.
Dieu lui dit : « Puisque tu as demandé cela et que tu n’as pas demandé pour toi une longue vie, que tu n’as pas demandé pour toi la richesse, que tu n’as pas demandé la mort de tes ennemis, mais que tu as demandé le discernement pour gouverner avec droiture, voici, j’agis selon tes paroles : je te donne un cœur sage et perspicace, de telle sorte qu’il n’y a eu personne comme toi avant toi, et qu’après toi, il n’y aura personne comme toi. Et même ce que tu n’as pas demandé, je te le donne… [Salomon] rentra à Jérusalem et se tint devant l’arche de l’alliance du Seigneur. » 1 Rois – 3, 5-15a (Trad. œcuménique de la Bible)

Beaucoup d’entre nous se rappellent sûrement cette demande surprenante du pape François le soir de son élection : « Priez pour moi ». Voilà donc que celui que le conclave, attentif au souffle de l’Esprit, avait choisi, comptait sur chacun de nous pour l’aider à accomplir sa mission.

Avec le texte proposé, prenons le temps de voir comment Salomon se situe dans la succession de son père David comme aujourd’hui l’évêque de Rome se place dans la suite de tous ceux qui l’ont précédé.
Prenons le temps d’entendre ce qu’il peut y avoir de commun dans la prière de Salomon et celle de François.
Attardons-nous sur le cadeau que fait Dieu à Salomon : le don du discernement pour gouverner, le don du discernement pour le bien du peuple qui lui est confié.
Voyons l’attitude de Salomon : il retourne à Jérusalem, là où l’attend la tâche que Dieu lui a confiée.

Et moi aujourd’hui, quelle est la place de ma communion avec l’Église universelle ? Qu’est-ce que j’attends de cette Église qui est la mienne ?

Quelle prière voudrais-je formuler pour l’Église universelle ? Pour ma communauté ? Pour moi-même ?

A Marseille en septembre comme ailleurs dans d’autres rencontres, le Pape invite chacun : « Priez pour moi, ce n’est pas un travail facile ».
Comment est-ce que je laisse résonner en moi cette parole de François ?

Christian Alessis, CVX, et le Réseau Mondial de Prière du Pape France

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