Une réponse innovante à la fragilisation des liens familiaux
Équipe France
En 2013, a ouvert à Lyon, la première « Maison des familles » diocésaine. Aujourd’hui, avec son soutien, un projet est déjà bien avancé à Toulouse. Arnaud et Marie Magdeleine de Percin ont reçu mission de leur Archevêque pour le conduire à bien. Ils en témoignent pour nous aider à prier
« pour que les familles d’aujourd’hui soient accompagnées avec amour, respect et conseil. »
« Des chrétiens peuvent s’investir de manière féconde dans ce projet, largement confirmé à Lyon. Il correspond à l’attente des familles et de la société à tel point qu’une association s’est constituée pour soutenir des projets dans d’autres diocèses. »
Il y a un an, Arnaud, ordonné diacre pour le diocèse de Toulouse en 2018, et Marie Magdeleine, son épouse, ont reçu tous les deux une lettre de mission de Mgr Robert Le Gall afin de mettre en place une « Maison des familles » dans le centre-ville de Toulouse avec un partenariat large, à la fois associatif et diocésain.
Comment est né ce projet de « maison des familles » ?
« Partons d’un constat : la famille constitue la principale source de joie dans la vie des Français, et une majorité d’entre eux la considèrent comme le premier lieu de solidarité entre les générations. Pourtant, elle est fragilisée par des difficultés dans le couple et en matière d’éducation des enfants qui conduisent à de très nombreuses séparations. Leurs conséquences sont lourdes. Face à ce constat, la « Maison des Familles » a décidé de s’engager au service « du couple et de la famille », de manière durable, apportant une réponse innovante à la fragilisation des liens familiaux par l’éducation à la relation, parce que la famille est le premier lieu où l’on apprend à être en relation, à se parler, à s’écouter et à aimer. »
Quelles sont les intuitions de la « Maison des familles » qui vous rejoignent ?
« La raison d’être des Maisons des Familles est de mettre à disposition de tous, des propositions innovantes en vue d’une société :
- où chaque personne consacre du temps pour apprendre à mieux aimer son conjoint, ses enfants, son entourage ;
- où spontanément les couples font appel à une aide extérieure pour traverser leurs difficultés ;
- où les parents prennent le temps pour se former afin de remplir pleinement leur rôle de premier éducateur de leurs enfants ;
- Où les jeunes, les parents, les couples, les solos fragilisés dans leur vie affective trouvent des lieux pouvant les accompagner et les aider à avancer.
Une société où la prévention des ruptures conjugales et familiales est une priorité. Une société qui s’engage et investit pour plus de paix et de joie dans les familles, cela nous rejoint totalement. »
Dans votre expérience déjà riche auprès de tous types de familles mais particulièrement des divorcés-remariés quels sont les enjeux que vous souhaitez favoriser ?
« Depuis 15 ans, nous sommes engagés sur notre diocèse dans l’accueil des couples divorcés remariés, dans l’accueil des couples homosexuels, puis il y a eu l’Exhortation apostolique Amoris laetitia et la place donnée par le pape François aux familles et à l’accueil de chacun, là où il en est, de manière très large… Dans les nombreuses contributions recueillies sur notre diocèse pour préparer ce Synode, nous avons perçu la demande forte d’une Église accueillante, se dotant de lieux pour accueillir sans jugements tous types de familles. Nous souhaitons donc permettre un accueil sans conditions, en favorisant la rencontre et l’accompagnement. Amoris Laetitia est la source de notre inspiration pour qu’accompagnants et accompagnés cheminent ensemble sous le regard du Seigneur. »
Quels moyens spécifiques allez-vous vous donnez dans l’accompagnement de ces familles ?
« Le lieu d’implantation est très important : en centre-ville, facile d’accès où il y a beaucoup de brassage, adossé à un sanctuaire : le centre Saint Jérôme. Nous envisageons dans ce projet un café sur la rue, un lieu d’écoute, de rencontre avec une équipe, animée d’un projet commun portée dans la prière. Elle orientera les personnes selon leurs besoins vers le service compétent qui sera parfois gratuit, d’autres fois payant (conseil conjugal par exemple). Nous voulons privilégier l’écoute, l’accompagnement spirituel, le conseil conjugal et parental et la rencontre. Il y aura aussi des formations communes aux intervenants du domaine de la famille. »
Quand vous entendez l’intention du pape qui nous invite à prier pour que « les familles soient accompagnées avec respect et amour », qu’est-ce que cela vous inspire ?
« Le pape François nous demande d’élargir notre prière, d’y porter toutes les familles et particulièrement celles qui souffrent. Il nous demande d’en prendre soin, de les accueillir telles qu’elles sont.
Nous confions nous aussi à votre prière ce projet qui nous anime et anime notre diocèse. Il prend forme progressivement. Nous souhaitons que cette maison ait une âme commune et que la famille y puise de nombreuses richesses. »
Propos recueillis par Claire J, Equipe France
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