Vivre le dialogue interreligieux
Équipe France
Médecin dans un milieu interculturel, catholique pratiquante, Marie-Claude, s’est engagée tout naturellement dans le dialogue interreligieux, il y a de longues années. Pour servir l’intention de ce mois
“Prions pour que le Seigneur nous donne la grâce de vivre en pleine fraternité avec nos frères et sœurs d’autres religions, en priant les uns pour les autres, ouverts à tous.”
elle a accepté de nous partager son témoignage.
“Il m’est arrivé à plusieurs reprises, de vivre un très grand bonheur, soit dans un groupe de dialogue interreligieux essentiellement islamo-chrétien, soit de façon plus intime avec un ami musulman et une amie hindouiste, des amis de longue date. Nous échangions en vérité sur ce que j’appellerais les portes d’entrée dans le dialogue : un partage sur l’expérience de la foi, de la prière, du pardon…
Je réalisais alors que dans ces échanges, dans la confiance en l’autre et le désir d’être pleinement en vérité, sans masque, nos démarches, nos ressentis étaient proches : nous parlions de la même expérience spirituelle humaine. Cette découverte, prise de conscience d’une telle similitude, d’une telle proximité, est très émouvante.
Mais elle n’est finalement pas étonnante lorsque nous réalisons que nous sommes tous créés à l’image de Dieu, enfants d’un même Père et habités par le même Esprit. Dans de telles rencontres c’est le même Esprit qui parle à notre cœur.
La qualité d’un tel échange, dans l’écoute réciproque et l’accueil de la différence vécue comme source d’enrichissement mutuel, nous permet d’être chacun tel que nous sommes profondément, en vérité. En effet j’ai découvert que dans l’échange interreligieux il faut être au clair avec ce qui dans ma foi me pose problème : comment croire à la grossesse virginale de Marie, ou à la résurrection de morts, ou … etc. Car c’est toujours sur ces questions que l’autre à son insu pourrait me mettre en difficulté : il faut que j’aie reconnu ces difficultés dans ma foi pour être en vérité avec moi-même, accepter de ne pas avoir de réponse, pour ne pas être défensive dans l’échange avec l’autre …
Je souhaite à chacun de nos frères en humanité de vivre de telles expériences qui ouvrent nos cœurs, nous comblent d’une joie profonde et nous assurent de vivre heureux ensemble, dans notre fraternelle humanité … “
Marie Claude van den Bossche, pour l’équipe France